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Interview d’une Directrice Artistique qui aime construire une vie entourée de co-équipières.
Est ce que vous pourriez vous présenter et nous raconter votre rôle dans l’aventure Mannoé ?
Je m’appelle Elysa Boutin et je suis fondatrice de Mannoé. Ma marque de fabrique: catalyser les talents et mettre en lumière les savoir-faire autour de moi. C’est dans cette dynamique qu’est né Mannoé: l’envie de m’appuyer sur les compétences de ceux qui m’entourent. La maison Mannoé c’est donc une aventure collective.
Pourquoi le Made in France?
C’est vraiment le moteur de ce projet. A l’heure où la fast fashion interroge nos modes de consommation, j’ai envie de montrer le savoir-français, mettre en avant ses valeurs et une forme d’excellence. La fabrication Française est l’ancrage de Mannoé, sa raison d’être.
Parlez-nous de l’univers Mannoé
Mannoé c’est une marque poétique, qui invite au voyage, à la découverte. Chaque capsule est imaginée comme une évasion.
Nous travaillons en série limitée et souhaitons que nos clientes puissent raconter leur histoire singulière à travers nos collections.
Vous avez démarré en expliquant que pour vous Mannoé est une expérience collective, quelle est votre vision?
D’abord la Maison Mannoé c’est un tissage de rencontres et un partage de savoir faire: du dessin au patronage, de la création d’un univers à la couture en passant par le marketing tout est une histoire de liens solides avec les personnalités créatives qui m’entourent.
A chaque capsule, des artistes, des autrices, des artisanes sont mises en lumière. En ce sens la maison Mannoé est un laboratoire d’expériences artistiques.
Nous organisons des événements intimistes avec notre communauté d’utilisatrices: ateliers d’écriture, céramique, aquarelles, cyanotypes, initiation danse et musique, nous avons envie de partager un univers artistique.
Ensuite Mannoé c’est une façon renouvelée d’envisager la production en France. Pour moi les autres entreprises du Made In France ne sont pas des concurrentes mais des offres complémentaires. Des marques coéquipières. C’est en articulant nos univers et nos singularités qu’on peut réussir à créer un nouvel élan et une métamorphose de la production et de la consommation.
Et vous, chez Mannoé, quelle est votre spécialité?
Pour moi c’est important de maîtriser l’ensemble des savoir-faire, je touche à tout mais le savoir-faire qui me passionne c’est celui des couturières avec qui je travaille. En France, l’artisanat existe, il y a des couturières talentueuses, qui travaillent en indépendantes et c’est sur ce réseau que je m’appuie. Même si je couds aussi une partie des pièces. Donc pour répondre à votre question, mon rôle c’est de construire une ligne directrice, imaginer un univers pour chaque capsule, faire émerger une association de couleurs, de matières, de détails… je dessine les pièces, je patronne, je choisis les tissus, je teste des prototypes. Et l’histoire du vêtement commence à s’écrire.
Comment choisissez-vous vos tissus?
Je dessine des motifs puis je pars dénicher mes perles rares. Je vais partout: sur des marchés, dans des salons de tissus, je demande à des amis de m’en rapporter depuis leurs destination de voyages. J’ai appris à choisir des matières saines et durables, en m’inspirant du travail de la chineuse Elsa Dorça qui fait un travail formidable pour valoriser les tissus nobles: cotons, soie, lin, chanvre…uniquement des matières naturelles.
Comment imaginez vous vos pièces?
J’ai l’impression d’être un peu comme une autrice ou une scénariste pour créer mes collections: j’ai toujours un carnet sur moi. Des feutres. Des pinceaux. Je prends des notes, j’observe les gens, je capte des ambiances et d’un coup une idée surgit: panel de couleurs, découpes, matières …
C’est assez instinctif. Mes carnets ressemblent vraiment à des carnets de voyage.
Pourquoi des vêtements pour femmes ?
Nous sommes nombreuses à aimer la mode, à avoir nos vêtements fétiches, et à désirer combiner notre goût pour les belles choses et une envie de changer de modèle de consommation. J’ai vraiment envie de montrer qu’on peut relocaliser l’activité en France, on peut valoriser nos savoir-faire et on peut faire de notre dressing une force et non un talon d’Achille. On peut concilier écologie et goût des belles choses, mode et rémunération du travail à sa juste valeur.
Le bateau présent dans votre logo qu’est ce qu’il raconte ?
Un bateau qui rappelle le voyage, l’aventure.
Voilà l’ancrage de Mannoé: à la fois résolument local pour la production et interculturel pour l’imagination.
Comment voyez vous Mannoé dans les années à venir?
La spécificité de Mannoé c’est d’avoir construit toute sa stratégie à « échelle humaine ». La maison Mannoé peut s’ouvrir à de nouveaux talents mais n’a pas vocation à produire en grandes quantités. L’éthique est là: respecter le rythme de travail des couturières, proposer des vêtements durables, s’inscrire dans le temps.
Quelle est votre stratégie de communication ?
J’ai la chance d’être entourée de perles pour réfléchir à une stratégie sur mesure. Nous avons fait le choix d’une communication un peu à contre-courant. Mannoé sera présent sur les réseaux mais sans saturer de post chaque jour. Nous avons envie de soigner le bouche à oreille avec des événements intimistes, des liens tissés avec nos utilisatrices. L’idée c’est d’avoir une communication soignée, avec une vraie direction artistique et là aussi dans une rythmicité qui respecte le temps de nos clientes.
Votre tenue idéale pour cet été 2025?
Je pensais vous parler de la combinaison Esmée que je porte aujourd’hui et qui est notre pièce signature.
Mais je vais partir sur une inspiration plus fair-play avec une tenue inspirée des créatrices françaises que j’admire : la chemise Figie de chez Magazelle portée comme une robe courte, avec notre gilet Kali, des espadrilles Estelle de La Payote, et dans mon sac cabas matelassé de Mavelio Création un petit chandail de chez Anamour pour les soirées d’été un peu plus fraîches. Pour les bijoux, un bracelet coquillages de chez Maison Clairon et nos boucles Sophia seront parfaites en toutes circonstances.